L’exposition a été présentée au Studio XX à Montréal.
du 11 avril au 2 mai 2013.
Avec les œuvres de Lisette Urquijo, Martha Amorocho, Julieta Maria, Maria Eugenia Trujillo, Maria Isabel Rueda, Karina Herazo, Alexa Cuesta Flórez, Helena Martin Franco, Anne Parisien, Noémi McComber, Stéphanie Chabot,
Julie Favreau, Amélie Guérin.
La suggestion d’une correction marginale évoque à elle seule une multitude de menaces et de possibilités conflictuelles. Celle-ci peut faire référence à un ajustement délicat d’outils financiers capable de susciter l’effondrement d’une économie, ou alors à la douce coercition de corps qui avec le temps et la pression sont contraints de se plier à l’ordre établi. Elle peut aussi être lu comme un effort négligeable de rectification, qui à défaut d’une volonté politique soutenue, dissimule malgré lui des pratiques brutales derrière une façade de bonnes intentions. Mais, qu’elle qu’en soit son implication ultime, l’allusion d’une correction marginale comporte toujours une part de violence, qui réside autant dans l’acte que dans son omission.
“Corrections marginales” est un projet d’exposition qui prend forme au sein d’un échange entre deux collectifs de femmes artistes. Au nord, L’Araignée (Montréal, Canada) et au sud, La Redhada (Carthagène, Colombie). À travers Helena Martin Franco, membre des deux collectifs, l’exposition a été conçue en tant que rencontre entre artistes des deux lieudits dont le travail engage des gestes, des postures, et des figures associées à la violence soit dans sa forme spécifique et explicite ou dissimulée et coercitive.
Reflétant leur milieu respectif, les œuvres rassemblées dans cette exposition opèrent sur plusieurs registres, empruntant des approches littérales, métaphoriques, ou allégoriques pour matérialiser des hostilités jusqu’alors cachées ou intangibles. À travers leur travail, plusieurs des artistes de la Colombie examinent leur contexte local à Carthagène, ou les valeurs généralement puritaines et conservatrices ont tendance à voiler une violence très répandue contre la femme, alimentée en partie par l’industrie touristique du sexe. D’une autre manière, les artistes Canadiennes donnent forme à des pressions et des menaces plus abstraites et insaisissables par la création de scénarios et d’atmosphères inquiétantes et fatidiques.
Il ne s’agit surtout pas, en assemblant ces œuvres dans une même exposition, d’égaliser ou d’amoindrir les différences liées aux deux contextes locaux qui motivent chacune des pratiques. L’intention est plutôt de suggérer, par la juxtaposition de ces œuvres variées, une série de repères servant à reformuler l’idée de la violence en évitant le marchandage de la peur et les tactiques insensibles du journalisme sensationnaliste par lequel la violence est de plus en plus neutralisée, en proposant plutôt une série de corrections urgentes, réelles ou imaginées.
Stéphanie Bertrand, commissaire
Salon Femmes br@nchées 95, 11 avril à 19h.
CORRECTIONS MARGINALES
avec Stéphanie Bertrand (commissaire), Julie Favreau, Julieta Maria, Helena Martin Franco, Noémi McComber.
CONFÉRENCE, samedi 27 avril, de 15 à 17h
Sororité et éco-féminisme dans la pratique artistique d’Alexa Cuesta Florez.
Religion et cultures imposées dans l’œuvre de Maria Isabel Rueda et Helena Martin Franco.
DOCUMENTATION VISUELLE DE L’EXPOSITION
Archives Matricules 1
Archives Matricules 2
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